Parfois, il s’agit d’un médecin conseil préférant défendre la compagnie d’assurance qui le rémunère plutôt que la vérité.
Le problème vient du fait qu’ils sont en concurrences au sein du système mis en place par les assureurs :
Si un médecin conseil évalue un taux d’AIPP à 20% et qu’une expertise contradictoire ou judiciaire admet un taux inférieur, par exemple 15%, la compagnie d’assurance aura des raisons de penser que ce médecin expert est trop généreux. Elle ne lui confiera plus de missions d’expertise.
D’autre part, des statistiques peuvent être établies à partir de tous les rapports d’expertises médicales rendus par les médecins experts de compagnies d’assurances. Si un médecin est trop généreux par rapport aux autres, l’assureur aura moins tendance à lui confier une mission d’expertise. Ce médecin leur coûtera plus cher que les autres.
Ceci incite donc irrémédiablement les médecins conseils de compagnie d’assurances à avoir tendance à évaluer le préjudice dans la « fourchette basse » et donc le minimiser.
Par exemple, on sait qu’à la suite d’un coup du lapin, le barème prévu par le concours médical est entre 3 et 5% d’AIPP. Le médecin expert de compagnie d’assurance aura donc intérêt à ne pas prendre de risque et à évaluer le taux d’AIPP à 3% voire moins.
Et le médecin expert judiciaire, peut-on lui faire confiance ?
En principe, un médecin expert judiciaire est tenu à une impartialité et une objectivité à toute épreuve. Dans la réalité, ce n’est pas systématiquement le cas.
Parfois la victime peut se sentir trompée : Il n’est en effet pas rare de constater un médecin expert judiciaire utilisant son en-tête d’expert judiciaire pour convoquer une victime à une expertise amiable demandée par une assurance.
La victime se sentira protégée par un médecin expert à qui la justice fait confiance… Mais comment faire confiance à un médecin expert servant d’arbitre dans le cadre de d’expertise judiciaire et recevant en même temps des missions de compagnies d’assurances ?